Le stress et l’ostéopathie

Qu’est-ce que le stress, au juste ?

Le stress est certainement le mal du siècle dans nos sociétés occidentales. Il est la conséquence directe sur l’organisme d’une ou de plusieurs agressions extérieures : le surmenage, la pression, les conflits, un traumatisme physique ou psychique… Il se divise en trois phases différentes.

En premier lieu survient la réaction d’alarme, tout juste après l’élément perturbateur. Une vague d’hormone, l’adrénaline, se déverse dans le système vasculaire. Elle va entraîner une accélération de la plupart des fonctions vitales, afin de permettre la fuite : augmentation du rythme cardiaque, accélération de la respiration, augmentation de la pression sanguine et enfin, augmentation du tonus musculaire…

Passé l’instant de choc, se met en place ce que l’on appelle la phase de résistance. L’organisme va venir lutter contre ses propres mécanismes de défense : il va vouloir lutter et inhiber le stress engendré en sécrétant une deuxième hormone au rôle anti-inflammatoire, la cortisone. Cette étape est cruciale car elle détermine la résolution du stress ou non. Soit les processus mis en place se révèlent efficaces et tout revient dans l’ordre, soit ils s’avèrent inefficaces et/ou les agressions se font répétées et ainsi, le stress s’installe de manière durable. L’on entre alors dans une phase chronique : le stade d’épuisement.

L’ensemble du système nerveux se tourne prioritairement vers un seul but : « survivre malgré le stress ». C’est en principe à ce moment-là que les patients en viennent à consulter en ostéopathie. Sans savoir que le stress en est l’origine, ils souhaitent soulager des troubles digestifs, des douleurs de dos (lombalgie, dorsalgie, cervicalgie) ou bien encore des troubles du sommeil et de l’humeur. En effet, à cette étape, le corps dépense chaque jour une quantité phénoménale d’énergie pour lutter contre le stress, ce qui emmène peu à peu vers un cercle vicieux épuisant.

Quelles sont les conséquences du stress ?

    • Le système cardio-vasculaire a une activité augmentée de façon anormale pour augmenter la circulation sanguine au niveau des muscles. A long terme, des symptômes de palpitation ou des troubles cardio-vasculaires peuvent apparaître.
    • Le système digestif va fonctionner avec difficultés. Lors d’un stress, le corps va poser sa priorité sur le système cardiaque et musculo-squelettique et ainsi, la digestion devient de moins bonne qualité. Des troubles fonctionnels digestifs vont ainsi commencer à apparaître : crampes intestinales, ballonnements, diarrhée, constipation, gastrite…
    • Le système musculo-squelettique va également subir des changements : des tensions musculaires sont entrenues par le système nerveux qui noie le muscle d’informations, conduisant à une hyperactivité et donc à des spasmes, des contractures et autres douleurs musculaires qui expliqueraient des douleurs dorsales ou thoraciques.
    • Le système immunitaire se trouve également modifié, de par l’action anti-inflammatoire du cortisol. Les défenses se font moins efficaces et le terrain devient propices aux infections, notamment ORL.
    • Le système uro-gynécologique peut également être perturbé, de par la modification de l’état de tonicité des muscles de la vessie et du périnée. L’individu peut alors connaître des dérèglements tels que des retards de menstruation, des dysménorrhées (douleurs lors des règles), des troubles de la fertilité, des envies pressantes d’uriner…

    Que peut apporter l’ostéopathie ?

    L’ostéopathe peut ainsi intervenir autant lors des deux premières phases de stress que lors que le stress s’est installé de manière plus chronique. Il est évidemment plus intéressant de prévenir l’apparition des conséquences et des symptômes du stress, pour en revenir à l’éternel « mieux vaut prévenir que guérir ». Il est ainsi avantageux pour le patient de venir consulter, en amont, au moment d’évènements que l’on connaît stressant, tels que des sessions d’examen, des situations conflictuelles ou encore dans des périodes de fête comme on les connaît ces jours-ci… Ceci dans l’optique de venir réguler le système neuro-endocrinien, par l’ostéopathie, afin que les deux premières étapes du stress se déroulent sans encombre et que les mécanismes hormonaux du stress ne rentrent pas dans un cercle vicieux amenant au stade d’épuisement.

    Néanmoins, pas d’inquiétude, il n’est jamais trop tard ! Si comme bon nombre de patients, vous en êtes déjà au stade de chronicité et que vous présentez déjà quelques symptômes listés précédemment, tout n’est évidemment pas perdu. L’ostéopathe va pouvoir venir agir sur les symptômes que vous présentez, en venant réguler l’hyperactivité musculaire et l’hypersensibilité des organes, en travaillant sur les structures touchées et leur environnement. De même, l’équilibration du système neuro-endocrinien et notamment du système neuro-végétatif qui contrôle les états dits de « stress » et de « calme », sera une visée importante du traitement par l’ostéopathe afin de vous permettre de sortir de cet état de chronicité.

    Ainsi, couplé à la pratique d’un sport, des exercices de respiration ou de relaxation et globalement une meilleure hygiène de vie, l’ostéopathie est un réel apport pour prévenir les effets indésirables du stress ou, tout de moins, en gérer les conséquences pour revenir à un état de bien-être. N’attendez plus d’avoir mal.

    Texte : Camille Bondil Ostéopathe